Sur le chemin de l’autonomie, les défis de Sentinelles à Madagascar

L’émotion me submerge au moment de fouler le sol malgache, pays fascinant où Sentinelles déploie ses programmes en soutien à des personnes en situation de vulnérabilité extrême. Madagascar est confronté à de nombreux défis économiques, sociaux et environnementaux qui contribuent à une situation humanitaire précaire. Une grande partie de la population dépend de l’agriculture pour sa subsistance. Or, avec les aléas climatiques, la dégradation des terres et la déforestation, cette activité n’est plus viable. Le taux de malnutrition aiguë figure parmi les plus élevés au monde, les infrastructures de santé sont insuffisantes, nombreuses sont les personnes ne bénéficiant pas de soins de base. L’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires adéquates, en particulier dans les zones rurales, demeure un enjeu de taille. La Banque mondiale et l’Unesco estimaient, en janvier 2024, que 94 % des enfants de 10 ans n’étaient pas en mesure de lire et de comprendre un texte adapté à leur âge, illustrant ainsi la pauvreté éducative. Dans ce contexte et toujours dans la bonne humeur, la vaillante équipe de Sentinelles accompagne, oriente, soigne, encourage de nombreux enfants et familles entières en chemin vers leur autonomie. À leur disposition, deux médecins, des permanences sociales, une maison d’accueil, des cours de formation, de rattrapage scolaire, de l’alphabétisation et la liste n’est pas exhaustive. J’observe avec respect nos collaboratrices et collaborateurs, coincés dans des embouteillages monstres, patauger dans l’eau stagnante ou la boue pour atteindre une famille domiciliée dans les « bas-quartiers » de la capitale, ou parcourir des routes impossibles pour rejoindre un village isolé et apporter leur soutien. Leur force réside non seulement dans leur expérience et persévérance mais aussi dans leur capacité à associer leurs efforts à ceux d’autres acteurs sociaux, dans la perspective de la garantie des droits humains, droits qui ne s’arrêtent pas à la porte des prisons, vous le lirez dans cette édition. Je salue leur indéfectible engagement et vous invite à soutenir les activités de Sentinelles, que ce soit par votre temps, vos ressources ou au travers de votre voix.

Marlyse Morard, directrice